mercredi 17 septembre 2014

Shakin' all over (1960)

Johnny Kidd & the Pirates: Shakin' all over (1960)

Shakin' All Over by Johnny Kid & The Pirates on Grooveshark

Des propos absurdes de Lonnie Donegan avoquant "une ligne de chemin de fer" au large de la Nouvelle Orléans à l'imitation d'Elvis par Cliff Richard (la première en Angleterre), on peut dire que le chemin du rock'n'roll a été ponctué par toute sorte d'emprunts. C'est seulement avec le quatrième 45 tours d'un groupe londonnien, Johnny Kidd & The Pirates, que le rock britannique a trouvé ses marques et appris à innover plutôt qu'à imiter. Pourtant, comme le tube Move it de Cliff en 1958, Shakin' all over (n°1 en Angleterre) devait à l'origine constituer la face B d'un single moins sauvage-dans le cas présent, un vénérable air de jazz intitulé Yes sir, That's my baby.
Ecrite à la hâte dans un bar de Soho la veille de l'enregistrement, la face B en question a été gravée en une seule prise. Avec son fort accent anglais, le borgne Johnny Kid (de son vrai nom Fred Heath) récite une litanie de sensations, inspirée d'une remarque que faisaient ses amis et lui même quand ils voyaient passer une belle fille: "She gives me the quivers down the membranes" (Elle me fait palpiter les membranes).
Les Pirates ont recruté le musicien de studio écossait, Joe Moretti pour son accroche à la guitare en mode mineur; il a créé l'effet de "tremblement" en overdub précédant le refrain en faisant glisser un briquet sur les touchettes, ce qui lui a valu de gagner une livre sterling de plus que prévu par contrat.
L'atmosphère spectrale est due au picking délicat d'Alan Caddy, qui évolue dans le registre supérieur tel un écho en pizzicato à la ligne de basse de Brian Gregg. Dans le solo mémorable de Moretti-précédé d'un roulement de tambour de Clem Cattini (ajouté pour étoffer le disque)-, on entend déjà les prémices de la guitare de George Harrison ou de Keith Richards. (Source: Les 1001 chansons..., Editions Flammarion)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire