Classé n°1 de Billboard en 1961, cette chanson de The Shirelles est importante, car elle a ouvert la voie au girl groups qui ont dominé la pop jusqu'à ce que les Beatles déferlent sur l'Amérique. Dans le sillage du n°2 des Drifters, There goes my baby, elle a scellé la relation entre soul et riffs joués sur des cordes. Surtout, elle a repoussé les tabous d'une sexualité explicite et jeté judicieusement un pont entre l'Amérique d'Eisenhower (quand elle a été enregistrée) et celle de Kennedy (quand elle est entrée dans les hit-parades).
The Shirelles n'ont pas sauté de joie en apprenant que Gerry Goffin avait mis des paroles sur un air que son épouse, Carole King avait oublié sur son magnétophone. De plus, leur chanteuse solo Shirley Owens, n'aimait pas trop l'histoire qu'il lui fallait raconter. On était pourtant à deux doigts de Hair, de Oh! Calcutta! et de l'amour libre. Cette chanson est L'Amant de Lady Chatterley de la pop.
Bien que brillamment interprété et doté d'une mélodie de qualité, ce morceau doit tout à l'audace incroyable de ses paroles. Un adolescente envisage de sacrifier sa virginité et exige de son petit ami qu'il soit toujours là quoi qu'il advienne (n'oublions pas qu'à cette époque, la pilule n'existait pas et que l'avortement était interdit). Le titre a été repris par de nombreux artistes dont Dusty Springfield, Dionne Warwick, les Bee Gees, Cliff Richard et Brian Ferry. (Source: Les 1001 chansons..., Editions Flammarion)
Idole de la pop, Billy Fury, de son vrai nom Ronald Wycherley, était un artiste de studio, un compositeur et un rocker de talent, très remarqué par ses prestations sur scène ou à la télévision. Wondrous Place convenait à merveille à l'homme au costume en lamé argent. Ciselé par deux auteurs d'Elvis et gravé à l'origine aux Etats Unis par Jim "Handyman" Jones, ce morceau a été le Heartbreak Hotel de la pop anglaise, chambre d'écho comprise. Comme Fury, le producteur de télévision Jack Good était convaincu que l'atmosphère étrange, un peu distante, de la chanson constituait un excellent choix: "On voulait tous les deux quelque chose évoquant les bayous comme le Crawfish d'Elvis Presley. Billy était fabuleux sur scène quand il jouait ça."
Avec d'inquiétantes pauses vocales et un accompagnement instrumental minimaliste, cette chanson marchait très bien en concert. Fury l'aimait tant qu'il l'a enregistré à 5 reprises. Même si c'est aujourd'hui un classique du rock'n'roll anglais au même titre que Move it! de Cliff Richard et Endless Sleep de Marty Wilde, ce titre n'a jamais fait mieux que n°25 dans les hit-parades des singles anglais.
La chanson a franchi les décennies. Il y a quelques années, une pub télé pour la Toyota Yaris la reprenait et le chouchou des Indés, The Last Shadow Puppets, en a enregistré une version fabuleuse en 2008 pour la face B de son premier single. (Source: Les 1001 chansons..., Editions Flammarion)
L'histoire de cette chanson est celle d'un improvisation digne d'un récit hollywoodien. Ray Charles et son groupe auraient eu à jouer pendant un quart d'heure supplémentaire à la fin d'un long dîner dans un club. Ayant épuisé le répertoire du groupe, Charles a commencé à exécuter un riff au piano, improvisant des paroles tandis que les musiciens se joignaient à lui. Cela a donné lieu à un déchaînement du public. Le chanteur aurait ensuite appelé Jerry Wexler, suggérant à son production que la chanson qu'il venait d'improviser avait "du potentiel".
Même ai cours de l'enregistrement en studio qui a eu lieu ensuite, réduit à l'essentiel par l'ingénieur Tom Dowd pour obtenir un morceau de 6 minutes 30, réparti sur les deux faces d'un 45 tours, What'd I say semble, étonnamment joué à l'oreille. Par la suite, Charles a interprété ce morceau à la fin de chaque concert.
En termes de structure musicale, What'd I say consiste en une poignée de couplets rimés, menés par un blues de douze mesures composé dans les règles de l'art. Mais le succès ne s'obtient pas que sur le papier. Le piano rythmé, la batterie dynamique nuancée de rythmes latins de Milt Turner et, surtout, la voix lascive et inspirée du gospel de Charles, à laquelle font écho les Raelettes, ses choristes, font de la chanson un titre remarquablement puissant et entraînant. Le succès du 45 tours montre que, parfois, ce n'est pas ce que l'on joue, mais la façon dont on le joue, qui compte. (Source: Les 1001 chansons..., Editions Flammarion)
Nat King Cole est devenu célèbre à la fin des années 30 en jouant du piano dans un trio. Dans les années 50, il s'est mis à chanter et a réalisé une série de succès pop qui n'avaient rien à voir avec sa spécialité, le jazz. Le sacrifice a été grand: certains de ses enregistrements ultérieurs sont un peu trop mièvres, par facilité. Mais le 33 tours, Love is the Thing, édité en 1957, est d'une grande perfection. Il s'agissait du premier album que Cole réalisait avec Gordon Jenkins. Contrairement à ses contemporains, comme Leson Riddle, Jenkins n'avait jamais réellement fait de swing. Il fallait donc un bon chanteur de ballades pour améliorer ses partitions parfois sirupeuses. Et à la fin des années 50, Nat King Cole était assez bon pour cela.
C'est dans When I fall in love que le duo atteint son apogée. Cette chanson avait d'abord été interprétée dans un film avec Robert Mitchum, Une minute avant l'heure H, sorti en 1952. Elle avait ensuite figuré au hit-parade grâce à Doris Day. Cole était modeste quant à ses capacités vocale, mais son phrasé est ici impeccable, s'arquant avec fluidité au dessus des cordes très présentes et se transformant en une section au rythme doux, presque imperceptible. Jenkins est également excellent; même sa harpe scintillante, qu'il affectionne, est ici utilisée avec intelligence. Grand succès en Grande Bretagne au moment de sa sortie, cet enregistrement a de nouveau figuré au hit parade britannique en 1987, six ans que la chanson ne soit [reprise] par Céline Dion et Clive Griffin dans Nuits Blanches à Seattle. (Source: Les 1001 chansons..., Editions Flammarion)
Déterminé à se produire au Studio Sun, Jerry Lee Lewis avait financé son voyage à Memphis, fin 1956 en vendant des oeufs. Sam Philips était lors absent, mais le producteur Jack Clement avait autorisé le jeune homme à effectuer une audition. Invité à revenir, Lewis a enregistré ce qui allait devenir son premier single chez Sun, Crazy Arms/End of the road. Au cours d'une seconde session, dont Clement était de nouveau le producteur, il avait enregistré Whole lot of shakin' going on, l'un des disque majeurs de l'histoire de la pop.
La chanson n'était pas nouvelle. Une version produite par Quincy Jones et enregistré par le chanteur et pianiste de R&B Big Maybelle en mars 1955 n'avait pas marché. Cependant, elle était devenue un classique des prestations de Lewis sur scène et après qu'elle a été accueillie avec frénésie dans un petit club de l'Arkansas en 1957, Lewis a été convaincu qu'il devait la présenter au Studio Sun.
Sorti dans l'indifférence générale, le disque a dû son succès à la télévision. Des millions de personnes ont apprécié la façon spectaculaire dont Jerry Lee Lewis interprétait la chanson lorsqu'il a fait sa première apparition à la télévision dans The Steve Allen Show, ce qui a permis au disque de prendre la tête du palmarès de Billboard durant l'été 1957, et d'être finalement vendu à plus de 6 millions d'exemplaires. Jerry Lee Lewis venait de réaliser sa première chanson à succès (n°3 aux Etats Unis et n°8 en Grande-Bretagne). Tous les chanteurs de rock'n'roll l'on interprétée, de Cliff Richard à Little Richard. (Source: Les 1001 chansons..., Editions Flammarion)
Figure la plus populaire du boys band irlandais Boyzone, Ronan Keating poursuit sur sa lancée lorsqu'il entame sa carrière solo à la fin des années 90. Un second chapitre qu'il inaugure avec l'album Ronan, auquel ont participé Bryan Adams et Barry Gibb (Bee Gees). On y trouve When you say nothing at all, qui s'inscrit dans les grandes réussites de la pop romantique anglophone. N°1 outre-Manche en juillet 1999, le single y sera classé à deux reprises encore, en novembre 1999 puis en janvier 2000. (Source: Fascicule "Au Coeur des Slows n°10", Universal Collections)
TLC est le girls group le plus excitant du R&B, tant pour les tenues sexy de Tione "T-Boz" Watkins, Lisa "Left Eye" Lopes et Rozonda "Chilli" Thomas que pour sa musique proprement dite, qui n'est jamais très éloignée de l'univers de Prince. Extrait du 2e album du trio, Crazysexycoll, Waterfalls est un pur chef-d'oeuvre de la nouvelle scène afro-américaine. Un chef(d'oeuvre magnifié par des cuivres et par un refrain insistants qui n'°1 outre-Atlantique en juin 1995. (Source: Fascicule "Au Coeur des Slows n°15", Universal Collections)
Le groupe australien Indecent Obsession-dont le nom très "tendance" ressemblait furieusement à un titre de film genre Basic Instinct ou Obsession fatale, lâcha cette bombe dans les dernières semaines de l'année 1993: véritable petite merveille dans la catégorie rock musclé et mélodique, le groupe avait déjà conquis son Australie natale et le Sud-est asiatique avant de partir à la conquête de la vieille Europe avec cem orceau qui fut d'ailleurs leur seul titre de gloire. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1994", Polygram Direct)
Groupe originaire de San Francisco, les "quatre non blondes" sont constitués de trois filles: Linda Perry au chant, Christa Hillhouse à la basse et Dawn Richardson à la batterie, ainsi qu'un garçon, Roger Rocha, à la guitare. Tube international sans lendemain-malgré un album épatant dans la foulée- What's up n'atteignit que la 14e place des charts américains, alors qu'en Europe, nous succombâmes en choeur: n°2 en Grande-Bretagne, n°4 du Top 50 en France... (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1994", Polygram Direct)
Fondé par Billy Sheehan, l'ex bassiste de David Lee Roth, MrBig fait partie de la scène heavy metal américaine. Adulé aux Etats Unis grâceà Green Tinted Sixties Mind en 19991, la formation de San Francisco fera l'objet d'un véritable culte au Japon quelques années plus tard. En attendant, elle sort Bump Ahead (1993). Un album porté par le remarquable Wild World, qui est une adaptation d'un classique de Cat "Yusuf Islam" Stevens. (Source: Fascicule "Au Coeur des Slows n°5", Universal Collections)
A l'époque, on hésitait encore: fallait-il parler d'Eurodisco" ou déjà utiliser le terme "techno"? Ce dont on était sûr, en revanche, c'est que Haddaway, né à Trinidad mais élevé à Cologne, en Allemagne, tenait avec What is love un méga tube (n°1 en France), bientôt confirmé par des ventes colossales à travers toute l'Europe. Depuis Haddaway-The Album (1993), sa discographie s'est enrichie de deux autres opus, The Drive en 1996 et Let do it now en 1998. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1993", Polygram Direct)
Nommé ainsi en référence à un célèbre sketch des Monty Python, la formation de Santa Barbara (Californie) obtient un large succès dès la parution de son 2e album. Fear comprend en effet deux tubes, parmi lesquels Walk on the ocean, qui entre dans le Top 20 du Billboard en décembre 1992. Pour l'anecdote, Toad the wet sprocket a retrouvé les honneurs des hit-parades avec Good intentions, que l'on peut entendre dans la série culte Friends. (Source: Fascicule "Au Coeur des Slows n°18", Universal Collections)
Michael Bolton n'est pas seulement un des plus fervents partisans du parti démocrate. Il est aussi un des plus gros vendeurs de disques des années 90: 24 succès dans les charts du Billboard entre 1987 et 1997 en témoignent. Parmi ceux-ci, une reprise "maximaliste" de When a man loves a woman, créé naguère par Percy Sledge. Ce classique de la soul sudiste revisité est n°1 en 1991. (Source: Fascicule "Au Coeur des Slows n°3", Universal Collections)
Comment un groupe de hard rock allemand qui sévit depuis le milieu des années 70 réussit 15 ans plus tard à obtenir un énorme tube avec cette ballade à la fois puissante, romantique et sophistiquée-une mode qu'ils avaient eux même lancée en 1984 à la sortie de Still loving you... (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1991", Polygram Direct)
On avait découvert le groupe belge Vaya con Dios en 1988 avec le tube Just a friend of mine. Deux ans plus tard, au printemps 1990, réduit à un duo (la chanteuse Dani Klein, une voix soul inimitable et le contrebassiste Dirk Schoufs, qui mourra prématurément quelques années plus tard), on retrouve Vaya con Dios sur l'album Night Owls (oiseaux de nuit) dont est tiré le hit What's a woman. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1990", Polygram Direct)
A la tête de ce quartet originaire de Los Angeles, nous trouvons le couple formé par les deux chanteurs Peter Kingsbery et Anna Le Cazio. Un succès très limité aux USA, comme en Grande-Bretagne en 1985-86 (avec When your heart is weak et The promise you made) mais un triomphe en Europe qui se prolonge jusqu'en 1990 avec ce titre. Un an plus tard, Kingsbery participe à la version anglo-saxonne de Starmania. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1990", Polygram Direct)
Le groupe des frères Christian (Gerry, le grand chanteur au crâne rasé et la voix d'ange, Rusell, aux harmonies impeccables), épaulé par l'auteur-compositeur Henry Priestman, tous trois originaires de Liverpool, avaient décollé dès leur premier single, Forgotten town, en 1987. Words est un immense tube de l'hiver 1990, annonçant l'album Colour. (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1990", Polygram Direct)
Le saviez-vous? Il s'agit de la 3e tentative de Gainsbourg au Grand Concours de l'Eurovision de la Chanson: la première, en 1965, avait été couronnée de succès (France Gall avec Poupée de cire, poupée de son), la deuxième avait été un échec deux ans plus tard (Minouche Barelli avec Boum Badaboum). Grâce à la (très) belle Joëlle Ursull, Gainsbarre-qui signe les paroles de ce titre-s'offre la seconde place! (Source: Fascicule "La Discothèque du 20e siècle: 1990", Polygram Direct)
La techno pop anglaise, le duo Tears For Fears la magnifie une première fois avec Songs from the big chair (1985), puis une seconde avec The seeds of love (1989). Les tubes se succèdent sur ce dernier opus, et au premier rang Woman in chains qui, interprété par la chanteuse américaine Oleta Adams, va produire son effet sur le public français. (Source: Fascicule "Au Coeur des Slows n°4", Universal Collections)
La scène techno pop française des années 80 avait trouvé son duo emblématique avec Niagara. Avec Quel enfer! en 1988, le duo Muriel Moreno et Daniel Chenevez abandonnait la pop kitsch pour forger un rock moderne d'excellente facture. Western n'est peut être pas le titre le plus célèbre de cet opus, qui pourrait bien être le meilleur de Niagara. Mais c'est incontestablement l'une des chansons où la complicité entre les deux artistes de la scène rennaise s'est le mieux exprimée. (Source: Fascicule "L'encyclopédie de la chanson française n°29", Universal Collections)