Charles Trenet: la Romance de Paris (1942)
A bien des égards, les années sombres représentèrent, pour le cinéma français, un âge d'or. Les spectateurs se pressaient dans les salles obscures qui présentaient par surcroît l'avantage d'être chauffées. Les Français voulaient surtout oublier la guerre, un impératif auquel les réalisateurs s'efforcèrent de souscrire. En règle générale, les cinéastes évitèrent les oeuvres de propagande, préférant situer leurs films dans des époques reculées-Moyen Âge pour Les Visiteurs du soir, XIXe siècle pour Pontcarral, colonel d'Empire. Certes, l'époque, parfois, rappelait ses droits. Marcel Pagnol dans La fille du Puisatier, reprenait des valeurs proches du pétainisme et Jean Mamy, dans Forces occultes, dénonçait la franc-maçonnerie. Mais les 225 films français produits entre 1940 et 1944 cherchaient le plus souvent à distraire. Objectif largement atteint, même si des oeuvres plus exigeantes comme Le Corbeau de Clouzot furent également tournées pendant cette période. Résultat qui ne pouvait que satisfaire Goebbels. N'avait il pas recommandé à ses services d'encourager la production de "films légers, vides et si possibles stupides"? (Source: Y'a d'la France en chansons, Editions Larousse)
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